L’archet doit trouver la bonne façon de jouer avec la corde. Il ne s’agit pas simplement de glisser car il faut bien sûr que la corde se mette en vibration. Une fois que la corde tourne (dans le 10e de seconde qui suit notre prise de son!) nous nous retrouvons tel le surfeur sur la vague : il ne faut pas déséquilibrer le mouvement pour rester sur la crête. Chaque archet devra donc commencer par une petite consonne comme un « k ». C’est ce qui donnera à notre son sa personnalité et sa tonicité.
On travaillera cette prise de son en commençant simplement sur une corde à vide en petits détachés. On arrêtera l’archet sur la corde avant chaque nouvelle tourne, en gardant le même poids que l’on soit en mouvement ou à l’arrêt. Il suffit juste de s’arrêter vraiment et de sentir le contact stable. Ainsi au démarrage de l’archet suivant, très naturellement, la corde, par sa mise en mouvement nette, créera cette consonne. On réduira progressivement ce temps d’arrêt en ayant simplement l’oreille à l’affût de ce « k ».
C’est ensuite à nouveau l’oreille qui nous guidera pour maintenir le son timbré (la corde qui continue à vibrer avec tout son faisceau d’harmoniques) obtenu grâce à ce démarrage.
Il est tellement étonnant de constater que souvent, ce que l’oreille veut, le violoncelle le veut !
On peut comparer ce travail de l’archet et de la corde au fait de marcher soit avec des patins, soit avec des bottes en caoutchouc sur de la glace : Imaginez-vous marcher sur une patinoire en bottes. A chaque tentative de nouveau pas, vous allez glisser sans adhérer et ne pas être capables de garder une trajectoire précise. Alors que les patins, capables de mordre la glace au début du pas, vous permettront le contrôle de vos mouvements, leurs directions, leurs arrêts, les sauts, les virages … Tout est contenu dans le premier contact du patin dans son support.
Cette image très simple fonctionne souvent et je vous conseille de l’essayer !