Les Petits articles de Méandres Musicaux- N°25: Une des formes d’émotion que je recherche en jouant d’un instrument…

En improvisation, un des exercices solo que je propose consiste à programmer sur un minuteur un temps donné, qui peut être de 7, 12 ou 20 minutes, au choix, puis de commencer à jouer un son de façon très minimaliste. Le but est d’essayer d’avancer petit à petit à partir de cette idée première sans cesser de la faire évoluer et sans laisser sur le bas-côté trop d’éléments que, parfois, l’on n’a même pas perçus tellement ils nous semblaient peu orthodoxes. Il faut pour cela être très conscient de ce que l’on est en train de faire aussi bien au niveau de la qualité du son (quelle que soit cette qualité) et pour cela nos oreilles doivent être très largement ouvertes pour percevoir le moindre changement et ne pas trier d’office dans ce qui leur semble à garder ou à jeter ; du geste que l’on est en train de faire pour pouvoir le développer, et il est difficile d’être conscient de tout ce qui se passe dans notre corps, de la pointe du gros orteil à la racine de nos cheveux : nous avons là aussi tendance à censurer un grand nombre de sensations, jugées peu représentatives ; du corps dans tous ses états, dans ses tensions, ses détentes, ses émotions ..Bref, il faut être à l’écoute de soi au maximum et ne pas penser au résultat : celui-ci nous surprendra et c’est ce que l’on cherche.

Pour cela il y a nécessité de mettre de côté tous les parasites qui nous encombrent si facilement : un jugement sur soi-même négatif, une voix critique trop habituée à trancher entre ce qui est « bien » ou ce qui n’est « pas bien », une crainte, une sensation de non-légitimité, l’impression de faire des choses interdites (même si, bien sûr on ne va rien faire de dangereux pour son instrument : il ne s’agit pas de le maltraiter, il est fréquent d’être arrêté par un sentiment d’illégalité !!)…

Or réussir à être suffisamment centré pour s’occuper SEULEMENT de ce que l’on est en train de faire sans ces ébranlements que nous impose notre pensée mentale est un plaisir très rare et très savoureux.. On se retrouve dans la situation du très jeune bébé qui  peut observer, ressentir , tenter ses expériences dans l’ordre qu’il préfère pendant ses premiers mois : le son pour se faire comprendre? le mouvement pour vite gagner en autonomie ? l’observation de ce qui l’entoure … Chaque enfant fait son choix et décide de ses priorités au milieu de toutes les sollicitations qu’il perçoit autour de lui.

Se trouver dans cette situation de très grande attention dans laquelle on est pratiquement absorbé par la nécessité de ne pas perdre le fil, comme si notre vie était en jeu (elle est en jeu!!) , et dans laquelle la pensée jugeante négative n’est plus au premier plan parce qu’elle n’a plus de place procure une émotion très forte (et très rare!) C’est une sensation de densité, de certitude que l’on est là où l’on doit être, à faire ce que l’on a à faire…. On en ressort un peu ébouriffé de surprise. On a perdu nos chaînes pendant un moment et c’est tellement bon !

Bien sûr cela n’empêche pas de faire marcher sa pensée : il le faut pour faire des choix de route, mais c’est une pensée curieuse de tout et capable de toutes les folies juste pour le plaisir de voir et entendre !

Le bonheur de travailler une pièce instrumentale écrite doit bien sûr être du même ordre : on utilise un sens critique bien développé mais pas pour se fustiger… juste pour aller plus loin…

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Les petits articles de Méandres Musicaux. N°24 : Pour qui joues-tu ?

Il est plus que probable que lorsque vous jouez et même lorsque vous travaillez, vous vous adressiez à une personne (ou un groupe de personnes) précisément. Même si vous n’en êtes pas complètement conscient et même si cette représentation est de l’ordre du fantasme . Votre musique ne gagnerait-elle pas en qualité et en profondeur si vous saviez à qui vous la dédiez ? D’ailleurs, la musique a-t-elle du sens, et un sens, si elle n’est pas dirigée ?

Je vous invite à investiguer en ce sens. Cette question est parfois bien intéressante à approfondir !

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Les petits articles pédagogiques de Méandres Musicaux . N°23 : Choisir son son et le maintenir.

Choisissez une note sur une corde en évitant de faire une corde à vide. Choisissez bien sûr également quelle sonorité vous désirez. Ce n’est ni le violoncelle ni l’archet qui peuvent faire ce choix, c’est vous !

Puis cherchez exactement les MEMES QUALITÉS de son sur la même corde dans une autre position avec une autre note.
Ces qualités consistent en votre choix de grain, la profondeur du son, sa couleur, l’émotion, le sentiment et les sensations que ce son est capable de procurer : il faudra donc prendre les mêmes choix sur la première et la deuxième note.

Maintenant essayez une nouvelle note, toujours avec les mêmes qualités, mais cette fois-ci sur une autre corde. Notre problème est que pour provoquer les mêmes effets, on ne doit pas forcément faire la même chose. Ce n’est pas la constance du geste que l’on cherche mais celle du son. Et pour avoir un résultat identique, il faut forcément changer son appui, sa vitesse d’archet….

On peut faire cet exercice avec un son très riche/ très épuré/ presque soufflé..

Essayez ensuite de garder ce principe sur une gamme : il faudra garder la même qualité quand on change de corde… de position… de sens d’archet…

Une fois capable de maintenir une constante de son il va falloir également, et sans perdre son idée première, ajouter des nuances. La phrase doit aussi pouvoir évoluer jusqu’à se transformer progressivement mais avec cohérence, en sachant à quelle vitesse elle progresse et vers où.

On peut remarquer que dès que l’intention perd sa stabilité (lors des tournes d’archet, ou des changements de position ou de cordes) lorsqu’elle se dégonfle à chaque difficulté, le discours n’est plus cohérent. Il perd toute énergie. Il manque de ce fil qui fait que l’on s’intéresse, qui fait que l’attention et la tension ne se relâche pas, ni de votre côté, ni du côté de l’auditeur.

Pour vous qui jouez, ce manque de constance dans le son ( ce qui ne veut pas dire que l’on ne fait pas de nuances !) entraîne aussi une dépense d’énergie considérable puisque vous devez sans cesse reprendre votre élan, sans cesse remettre l’ouvrage sur la table et tout recommencer. Vous n’êtes plus portée.

Si vous n’êtes plus portée, vous n’êtes rapidement plus intéressée non plus, malheureusement… Mais si vous trouvez ce fil qui ne rompt pas, alors le plaisir devient intense aussi bien pour vous qui jouez que pour celui qui vous écoute. Vous savez, et il sait, ce que vous êtes en train de faire et où vous voulez aller, coûte que coûte.

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Les petits articles pédagogiques de Méandres Musicaux- N°22 : Ne pas oublier le plaisir du corps !

Lorsque nous cherchons la justesse, nous pensons bien sûr immédiatement au travail que nous demandons à nos oreilles d’effectuer. Chaque jour nous nous confrontons à cette difficulté, tellement caractéristique de nos instruments, et cela paraît bien difficile et parfois assez abstrait et donc source de tensions .. De plus, notre instrument n’est pas un instrument tempéré et le problème est donc encore plus compliqué : Qu’est-ce qu’une note ou un accord juste ? Bien sûr nous devons anticiper en entendant la note dans notre tête mais cela ne suffit souvent pas pour avoir la perception très fine dont nous avons besoin.

Il est important de nous préoccuper de la vibration de notre instrument, c’est un indice qui a toute son importance. Tout doit résonner : le bois, les cordes…. Mais nous occupons-nous également de notre corps ? Lui aussi doit être mis en vibration : tout ce qui peut résonner dans notre corps doit le faire.


Autrement dit, cette notion de justesse doit être globalisée le plus possible : si notre corps éprouve de la satisfaction parce qu’il réagit avec plaisir aux sons qui nous fabriquons et que nous en sommes conscients, nous pouvons nous conforter dans notre impression de justesse. D’autre part cela nous détendra et nous sortira d’une approche trop intellectuelle de la chose (la justesse N’EST PAS une notion intellectuelle!)

De même dès que nous faisons le moindre son sur notre instrument, que ce soit dans un exercice, une étude ou un morceau, il est important de se connecter avec les sensations de notre corps et pas seulement avec la réaction de notre instrument. Cela nous aidera à aller plus facilement vers de beaux sons. Ce que nous cherchons, bien sûr !

… Le plaisir des sens, en fait !

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Les petits articles pédagogiques de Méandres Musicaux- N°21 : Comment poser les doigts de la main gauche à la bonne place ?

Les écarts entre chaque doigt sont bien compliqués à conscientiser et mémoriser puisqu’ils ne sont jamais égaux sur toute la longueur de notre manche ….

Comment travailler pour espérer jouer juste, tout d’abord dans une même position ?
Il faut que plusieurs systèmes de conscience se mettent en place en même temps mais dans un premier temps nous les mettrons en place en plusieurs plans distincts :

1) Bien sûr, savoir chanter très juste et tout haut la note que nous voulons.

2) Savoir entendre dans notre tête cette note avec le son de notre violoncelle (et toujours son nom en deuxième plan) avant de faire quelque geste que ce soit.

3) Avoir une idée extrêmement précise de l’endroit où se situe cette note et la « ressentir » (de façon proprioceptive englobant notre corps et le violoncelle ) avant de faire quelque geste que ce soit .

4) Savoir quel (ou quels ) doigt(s) vont agir et réveiller ce doigt ou ces doigts avant de faire quelque geste que ce soit .

5) Enfin, réaliser le geste en sentant que le doigt posé précédemment va permettre au(x) nouveau(x) doigt(s) d’agir. Faire le geste à différentes vitesses en sentant que le ou les doigt(s) VONT FAIRE UN ARC DE CERCLE plus ou moins haut pour aller se poser sur la corde : ceci permet de mieux concevoir l’écart nécessaire.

Sans cette notion de geste en arc, le ou les doigt(s) on tendance à ne pas assez prendre en compte la distance avec le doigt précédent et à ne pas assez se laisser porter par le doigt précédent.

Le mouvement sera fait de plus en plus vite mais sans oublier jamais de prendre le temps, à l’arrêt , de bien mettre en œuvre les points 1, 2, 3 et 4.

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Les petits articles pédagogiques de Méandres musicaux- N°20 : s’aligner.

Je suis toujours surprise par la capacité de nos oreilles à nous aider face aux problèmes de rythme…

Je donnerai deux exemples :

Il y a quelques années, j’avais une élève qui avait réellement de grandes difficultés à suivre une pulsation, même sur un morceau très simple avec juste des noires et des croches, et alors qu’elle avait déjà quelque chose comme 5 ans d’étude derrière elle. Nous avions beau chanter, battre la mesure, bouger, mimer, danser.. rien ne faisait progresser la chose : la stabilité était parfaitement absente.
Pendant un cours, je lui ai proposé de prendre 2 minutes pour simplement écouter les bruits et les sons du Conservatoire (et Dieu sait qu’il y en a!) autour d’elle. Ensuite nous avons repris le morceau que nous travaillions et… la pulsation était stable ! Cela n’a certes pas tenu plus que le temps du cours mais malgré tout…..

Avec un autre élève, même problème, avec de la technique d’archet et un métronome, impossible de se caler avec celui-ci. Comme si l’oreille n’avait pas la possibilité de l’entendre et d’en tenir compte. J’ai eu l’idée d’approcher le métronome d’une de ses oreilles pendant qu’il refaisait l’exercice: rien n’a changé. Puis de l’autre oreille.. Et là, miracle, tout s’est mis en place ??? Je dois dire que je serais bien incapable d’expliquer exactement ce qui s’est passé… ce que je n’ai pas caché à l’élève et ce qui l’a sans doute marqué. Mais le fait est, l’oreille a été sollicitée d’une manière différente et a réagi en devenant active. Et chose encore plus curieuse, ce moment-là a permis à l’élève de régler assez définitivement la majorité de ses problèmes aussi bien de rythme que de justesse. Je dois dire que cela me dépasse complètement !

Mais je ne peux que constater, pour l’avoir expérimenté, depuis, un certain nombre de fois, que le fait de laisser nos oreilles s’ouvrir ainsi, sans autre but que d’écouter tranquillement ce qui est autour, nous permet de nous réaligner, de retrouver une verticalité et donc un certain calme, et sans doute aussi une certaine cohérence dans nos gestes. Nos gestes et notre rythme, bien sûr, même combat…

Cela parait trop simple me direz-vous.. Mais on peut quand même essayer ….

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Les petits articles pédagogiques de Méandres Musicaux- N°19 : Les messages négatifs.

Nous avons facilement tendance à croire que nous n’avons pas acquis beaucoup de gestes réflexes avec notre instrument …

Par exemple, si ,comme je vous en ai déjà parlé, vous essayez, alors que votre bras démarre le long de votre corps, de mettre votre main gauche sur une note précise, dans une position précise, la plupart du temps vous êtes persuadé de ne pas y arriver ! Et ceci est encore plus vrai si vous êtes devant votre professeur…

De même, si l’on vous demande de fermer les yeux puis d’aller poser votre archet sur une de vos cordes sans regarder, vous pensez que vous ne saurez pas où est la corde…
Et pourtant, si vous vous centrez, vous allez réussir! Et ça marche à tous les coups !!

Il « suffit » de repousser le message négatif et de se mettre dans un état d’esprit qui « y croit », et cela fonctionne. Mais, comme c’est difficile de ne pas écouter cette petite voix pessimiste et dévalorisante. Il faut trouver une grande force pour rester dans le réel et l’objectif et simplement faire sans douter.

Il faut lutter de toutes ses forces contre ce discours persuasif qui nous dit que nous allons nous tromper…

Nous savons mais nous y croyons tellement peu que nous ratons…


Il faut faire les mini exercices ci-dessus encore et encore, jusqu’à ce que nous trouvions enfin le chemin pour repousser le discours pessimiste. De façon à être convaincu, preuves à l’appui, que nous savons faire beaucoup plus de choses que ce que nous croyons. Si je fais confiance à mon corps, il va faire ce que je lui demande.

La mémoire enregistre nos gestes bien plus que ce que nous pensons et ce n’est que notre manque de confiance en nous-mêmes, qui perturbe la communication entre notre demande et sa réalisation. La moitié du travail instrumental va souvent consister à être capable de ne plus écouter les injonctions à l’erreur.

Cela pourrait devenir un vœu pour cette année nouvelle !

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Les petits articles pédagogiques de Méandres Musicaux- N°18 : aller de l’avant avec le corps.

Lorsque nous jouons de notre instrument, notre archet fait d’une certaine façon du sur-place puisqu’il a une longueur donnée et qu’il ne peut que tirer ou pousser entre talon et pointe.

Nous avons pourtant besoin de sentir que la phrase a une trajectoire bien plus longue que les 70 centimètres qui nous sont concédés !

Pour vivre la phrase dans tout son développement, notre corps dans son entier, sans le percevoir réduit aux mouvements de nos deux bras, est un partenaire indispensable qui peut contrecarrer cette éventuelle sensation de réduction de l’espace. Nous pouvons agir intérieurement pour que la courbe de la phrase, sa direction, son intensité, sa dynamique soient vécues de l’intérieur dans des dimensions très vastes. Et nous devons également laisser notre corps s’engager pour soutenir notre objectif. Le buste, dans des mouvements condensés, sera bien sûr très présent. Il entraînera le bassin, les jambes, les pieds… Tout ceci nous donnera un axe très important pour soutenir notre phrasé … dans les 3 dimensions et sans retenue.

Je trouve qu’une belle illustration de ce phénomène de vécus d’élans musicaux dans le corps se retrouve dans les peintures de Fabienne Verdier que je vous conseille vivement de consulter. On y trouve une vitalité dans l’espace qui s’allie au temps et n’est ce pas ce que nous devons chercher à faire avec la musique ?

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Les petits articles pédagogiques de Méandres Musicaux- N°17 : Battre la mesure.

Lorsque nous rentrons dans une nouvelle partition il est important, bien sûr, d’avoir une connaissance du texte bien avancée avant de commencer à déchiffrer avec son instrument.

Nous avons pour se faire un bon outil sous la main, c’est évidemment notre voix.
Chanter, chanter et chanter encore .. Ne laisser aucune zone d’ombre, aucun angle mort, de façon à ce que notre archet n’induise pas de mauvais rythmes (il adore ça, il faut bien l’avouer !) ni notre main gauche de mauvaises hauteurs de notes.

Il est donc très important de solfier mais de le faire, non pas avec une simple pulsation, mais en battant la mesure. Nous devons, dès la première lecture, avoir conscience de la structure de nos phrases. Les temps forts ne sont pas les mêmes à 2, 3 ou 4 temps, et notre mémoire sera plus efficace si nous les introduisons dès le départ ainsi que les élans et les balancements du texte. Ainsi, au lieu d’avoir une succession de temps tous identiques, la musique prendra déjà vie et le sens en sera plus compréhensible. Les notes et leurs rythmes seront animés, la marche, la danse, feront intrinsèquement partie de ce que nous essayons d’assimiler au lieu de juste émettre un texte froid et monotone.

Bref nous serons déjà en train de « jouer », au premier sens du terme.

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Les petits articles pédagogiques de Méandres Musicaux- N°16 : Les déplacements fluides.

Lorsque nous nous posons la question de la justesse d’un déplacement de main gauche, nous pouvons vite conclure qu’il est tout à fait improbable d’arriver exactement où l’on veut avec la justesse que l’on souhaite puisque notre doigt doit arriver sur une surface tout à fait minuscule.
Et pourtant, nous réussissons à obtenir cette exactitude.

Le meilleur moyen pour que ce gestes soit aisé est de travailler la glissade en s’assurant qu’elle est absolument complète, de la note de départ jusqu’à la note d’arrivée, sans la moindre coupure.
La plus petite saccade dans le son vient d’une non fluidité de l’ensemble du geste. En étant attentif à cette continuité du son, nous pourrons mieux repérer à quels moments ont lieu les éventuelles tensions dans notre mouvement. Est-ce au début du déplacement ? En son milieu ? Vers l’arrivée ?
Notre oreille, elle aussi, sera rassurée par un ensemble d’informations complètes. Elle saura alors mieux contrôler le moment de l’arrêt du bras et de la main car elle pourra l’anticiper plus finement.

En travaillant d’abord très lentement cette glissade sans aucun heurt on remarquera sans doute le confort de la main gauche qui ne se crispe plus car elle sait où elle va. Elle peut d’autre part plus facilement garder sa forme, ce qui est indispensable pour son confort et sa précision. Souvent l’à-coup a lieu au début ou à la fin du déplacement et on sera donc particulièrement attentif à ces deux moments.

On peut se préparer à cet exercice en chantant le déplacement au lieu de le jouer pour s’habituer à cette complétude de la glissade :Ce n’est pas si évident de chanter en n’omettant aucune partie de la glissade ! On sera alors vigilant quant à la différence de sensations dans notre gorge aussi.
Puis on travaillera sur notre instrument, tout d’abord avec le même doigt au départ et à l’arrivée du déplacement. Puis avec un doigt différent au départ et à l’arrivée. Notre oreille, alors, sera notre principale guide pour éviter les à-coups.

C’est presque un exercice méditatif au départ mais il est le garant de la précision de nos changements de position.

Après avoir perçu nettement cette glissade lentement, il faudra bien sûr la réaliser dans la vitesse sans perdre la qualité de son intégrité.

Attention ! Avoir un geste fluide et complet ne veut pas dire qu’il ne sera pas tonique. Nous avons besoin des 2 ingrédients : geste complet et dynamisme : ce sont deux qualités qui doivent s’associer. Donc, nous éviterons de faire un amalgame entre continuité de la glissade et régularité de celle-ci : notre geste de déplacement n’est pas un geste régulier : il demande une arrivée articulée donc plus rapide…

Et enfin, l’archet, comme nous le savons, doit être un élément facilitant pour arriver à nos fins.

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