Trouver l’équilibre entre « appuyer » nos doigts et « laisser passer le poids » dans nos doigts est un soucis constant qui peut poser bien des problèmes. Notre fluidité de jeu, notre qualité de son et notre bien-être physique et psychique gagneront évidemment à savoir utiliser la deuxième solution.
Posons-nous la question de la façon dont nos doigts de la main gauche agissent entre le poids que leur apporte le bras et la corde :
Bien sûr ils sont sans cesse en mouvement. Ils doivent savoir quitter ou rentrer dans la corde avec rapidité. Ils doivent en même temps savoir être indépendants les uns des autres ou au contraire s’unir pour tomber en même temps sur la corde. Ils doivent pouvoir être enfoncés suffisamment dans la corde pour que le son soit clair. Ils doivent aussi savoir glisser sur la corde pour les déplacements. Tout ceci en évitant de crisper le bras, la main ou les doigts. Le poids est amené dans la main par l’intermédiaire du bras qui, lui, est aidé par l’omoplate, le buste, voire l’ensemble du corps via de micro-mouvements. Ceci peut se faire relativement facilement sans efforts disproportionnés.
Mais quid de l’articulation de la base de nos doigts ? Celle qui se trouve être la zone en mouvement et qui ne doit pas pour autant engloutir l’apport du poids qui arrive en amont ? Comment garder la plus grande partie de cet approvisionnement en poids dans ces quatre petites choses que sont nos doigts sans les rendre gourds et tendus ?
Voici une petit expérience pour résoudre ce problème :
Posez vos doigts de la main gauche sur votre bras droit, comme si celui-ci était votre touche. Enfoncez-les tout d’abord : conscientisez l’effort et constatez la sensation de tension de vos doigts : elle est très forte. Beaucoup de muscles rentrent en travail y compris dans votre main. Le pouce se tend lui aussi.
Maintenant sentez que l’articulation de la base de vos doigts (et également des autres articulations des doigts, bien sûr) peut simplement être en situation de résistance entre le poids amené par le bras et la main, et la corde de l’autre côté. Faites à nouveau le constat de l’état de vos doigts : vous allez peut-être réaliser qu’ils sont beaucoup moins tendus, et que les muscles de la main ne font pas du tout le même effort. Quant au pouce il ne se sent plus tellement concerné par ce geste.
Ce serait donc la solution à chercher !
Essayer de bien sentir le déroulement de cette résistance soit en partant du bras vers la corde soit en partant de la corde vers le bras.
Vous verrez aussi que lorsque vos doigts quitteront la corde, ils auront sans doute bien moins de peine à se détendre avec rapidité ainsi que la paume de votre main. Peut-être même auront-ils moins de mal à garder leur forme arrondie : le jeu sera plus pneumatique et vos doigts et votre main vous remercieront !
Le cadeau est bien sûr que le processus est identique du côté droit avec l’archet : Inutile de serrer les doigts et la main : ils doivent juste résister, faire un pont de poids entre votre bras et la baguette.
Et votre main trouvera certainement plus vite la solution si vous avez bien étudié le problème à gauche.