Lorsque nous jouons, il se trouve que nous n’avons pas à toujours articuler nos doigts de la même façon. Cela dépend de la place de la note dans la mesure et dans le temps. C’est important pour que le rythme existe et également pour le confort de la main.
Commençons pas nous occuper de la mesure : Jouons une gamme de Do en noires, en tapant simplement les doigts de la main gauche sans pizz et sans archet, de façon à bien entendre ce qui est produit. Jouons-là d’abord tout simplement en première position. Nous pourrons compliquer le doigté par la suite en évitant les cordes à vide et donc, en changeant de position.
Décidons qu’il s’agit d’une mesure à 2 temps. Le travail va consister à faire entendre les premiers temps plus que les deuxièmes temps. Nous allons donc davantage articuler les 1e temps que les 2e. Ou… moins articuler les 2e temps que les 1e temps, ce qui permettra de mieux sentir la souplesse et le moindre effort… Il faut en tout cas entendre un relief dans la façon dont les doigts vont tomber sur la corde. PAM pam PAM pam PAM pam….
Nous commençons par la corde à vide de DO et la main gauche doit malgré tout sentir une articulation des doigts à ce moment-là. Elle provoquera cette articulation sur toutes les cordes à vide puisque celles-ci vont toujours tomber sur le temps fort si vous ne répétez pas le do du haut avant de redescendre votre gamme.
Nous allons donc articuler ainsi :
0 1 3 4 0 1 3 4 0 1 2 4 0 1 2 1 0 4 2 1 0 4 3 1 0 4 3 1 0
ou :
DO ré MI fa SOL la SI do RE mi FA sol LA si DO si LA sol FA mi RE do SI la SOL fa MI ré DO
Attention ce n’est pas parce que vous pensez à articuler que les doigts font des mouvements saccadés et deviennent raides !
Vérifiez sans votre instrument en faisant une marche à 2 temps en noires durant laquelle votre pied droit tape plus que votre pied gauche(ou l’inverse) : les gestes s’enchaînent et sont fluides et c’est très important. Le pied qui va faire le temps à venir est aidé par la jambe précédente qui change de dynamisme pour l’aider à taper plus fort : il en est exactement de même avec vos doigts : celui ou ceux qui viennent de se poser aident le (ou les ) suivant(s) à articuler en changeant, eux, de dynamisme.
Nous allons ensuite faire la même gamme mais en pensant une mesure à 3 temps dans laquelle, bien sûr, vous ferez ressortir le 1e temps par rapport aux 2 autres. Ce ne sont donc pas les mêmes doigts qui vont être sollicités.
0 1 3 4 0 1 3 4 0 1 2 4 0 1 2 1 0 4 2 1 0 4 3 1 0 4 3 1 0
ou :
DO ré mi FA sol la SI do ré MI fa sol LA si do SI la sol FA mi ré DO si la SOL fa mi RE do
Une fois cet exercice travaillé vous rajouterez l’archet : dans la gamme à 2 temps, l’archet fera des liaisons par 2 et dans la gamme à 3 temps, des liaisons par 3.
Le risque à cette étape-là est que la main gauche ne fasse plus du tout d’effort puisque l’archet fait les liaisons ! Faites donc bien attention à continuer votre articulation de la main gauche qui doit rester dominante. L’archet fera alors tout naturellement la bonne articulation aussi.
Dans tout ce travail, prêtez l’oreille aux doigts qui ont envie d’articuler fort alors qu’on ne leur à rien demandé ! C’est souvent ceux-là qui vous font ensuite faire des erreurs de rythme dans vos morceaux alors que vous ne comprenez pas pourquoi : si une note est marquée alors qu’elle n’a aucune raison de l’être (à part le besoin de ce doigt-là qui aime taper à ce moment-là !) elle va vous déséquilibrer et casser la mesure et tout va aller de travers ensuite… Vigilance, vigilance !