Lorsque nous nous posons la question de la justesse d’un déplacement de main gauche, nous pouvons vite conclure qu’il est tout à fait improbable d’arriver exactement où l’on veut avec la justesse que l’on souhaite puisque notre doigt doit arriver sur une surface tout à fait minuscule.
Et pourtant, nous réussissons à obtenir cette exactitude.
Le meilleur moyen pour que ce gestes soit aisé est de travailler la glissade en s’assurant qu’elle est absolument complète, de la note de départ jusqu’à la note d’arrivée, sans la moindre coupure.
La plus petite saccade dans le son vient d’une non fluidité de l’ensemble du geste. En étant attentif à cette continuité du son, nous pourrons mieux repérer à quels moments ont lieu les éventuelles tensions dans notre mouvement. Est-ce au début du déplacement ? En son milieu ? Vers l’arrivée ?
Notre oreille, elle aussi, sera rassurée par un ensemble d’informations complètes. Elle saura alors mieux contrôler le moment de l’arrêt du bras et de la main car elle pourra l’anticiper plus finement.
En travaillant d’abord très lentement cette glissade sans aucun heurt on remarquera sans doute le confort de la main gauche qui ne se crispe plus car elle sait où elle va. Elle peut d’autre part plus facilement garder sa forme, ce qui est indispensable pour son confort et sa précision. Souvent l’à-coup a lieu au début ou à la fin du déplacement et on sera donc particulièrement attentif à ces deux moments.
On peut se préparer à cet exercice en chantant le déplacement au lieu de le jouer pour s’habituer à cette complétude de la glissade :Ce n’est pas si évident de chanter en n’omettant aucune partie de la glissade ! On sera alors vigilant quant à la différence de sensations dans notre gorge aussi.
Puis on travaillera sur notre instrument, tout d’abord avec le même doigt au départ et à l’arrivée du déplacement. Puis avec un doigt différent au départ et à l’arrivée. Notre oreille, alors, sera notre principale guide pour éviter les à-coups.
C’est presque un exercice méditatif au départ mais il est le garant de la précision de nos changements de position.
Après avoir perçu nettement cette glissade lentement, il faudra bien sûr la réaliser dans la vitesse sans perdre la qualité de son intégrité.
Attention ! Avoir un geste fluide et complet ne veut pas dire qu’il ne sera pas tonique. Nous avons besoin des 2 ingrédients : geste complet et dynamisme : ce sont deux qualités qui doivent s’associer. Donc, nous éviterons de faire un amalgame entre continuité de la glissade et régularité de celle-ci : notre geste de déplacement n’est pas un geste régulier : il demande une arrivée articulée donc plus rapide…
Et enfin, l’archet, comme nous le savons, doit être un élément facilitant pour arriver à nos fins.