Le violoncelle et l’aide aux soins : Introduction

Depuis une dizaine d’année, j’utilise l’improvisation voix et violoncelle pour aider la personne à prendre soin d’elle-même.

J’ai d’abord tenté cette expérience d’une sorte de « massage sonore »avec des proches.

La proposition étant celle-ci :

La personne qui veut bénéficier de ce bain sonore se met en état de réception face à moi. Elle n’est pas « passive » car elle va rester en contact avec ses perceptions mais elle n’est pas « active » dans le sens où elle n’a rien d’autre à faire que de laisser le son agir en elle.
Je me mets moi-même en état de disponibilité pour lui dédier mon improvisation en veillant à ne pas être dans une volonté particulière et le moins invasive possible, sans essayer d’analyser quoi que ce soit mais en me laissant simplement portée par ce que dit mon violoncelle (et parfois ma voix) et ce que j’en ressens.

Les retours ont chaque fois été très positifs : Cette expérience, pour la personne qui reçoit, permet une intimité très forte avec ce que le corps peut transmettre à ce moment-là. Or, nous savons comme, parfois, les mots peuvent sembler insuffisants pour réussir à exprimer ce que l’on ressent. Cette étape d’improvisation violoncelle dédiée semble avoir pour fonction de faciliter la mise en mots qui peut suivre.
Ces sensations du corps, et les images qui peuvent l’accompagner, restent ensuite suffisamment prégnantes pour devenir un soutien, une référence-mémoire qui pourra donner de la force à la personne.

J’ai ensuite eu l’occasion d’expérimenter cette façon de faire dans un cadre plus large, à partir de 2018,  auprès de mamans migrantes et de leurs bébés. Les répercussions de ces moments de « voyages sonores », durant lesquels le violoncelle prend soin de la personne, et de jeux avec les bébés se sont avérés extrêmement riches.